Mes premières tentes rouges

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Il y avait une énergie dans les couleurs, les sons, les odeurs. J’avais passé le CD « Harponomie » de Vanessa Gerkens, en effet, brûlé un peu d’encens au début, préparé du thé vert à la rose, des carrés de chocolat avec sa théobromine doucement stimulante ; les couleurs chaudes dominaient ; le moelleux nous entourait. Et puis il y avait ce tissu rouge qui tombait depuis le plafond, dans un drapé qui rappelait les tentes bédouines, avec ce puits de lumière rouge au centre (provenant d’un velux recouvert d’un tissu rouge) façonnant un milieu presque utérin. Ensuite, il y a eu les règles de l’échange qu’on pose ; elles contribuent à instaurer un espace d’échanges respectueux et bienveillant. Les rituels (tirer des cartes, supports-tremplins matériels de la pensée qui se met à vagabonder, de l’émotion qui parfois éclate sans qu’on s’y attende, comme si elle n’attendait que ça, tapie dans un coin de l’âme, réciter des poèmes, des odes à la féminitude, passer le ruban de la sororité, etc) sont aussi des formes de communication rassurantes. On les choisit en fonction de ses dispositions émotionelles du moment, du feed-back énergétique des femmes, du déroulement du partage, des « styles expérientiels » de chacune, de la nature des tranches de vie confiées. Bref, une tente rouge est un événement singulier, qui ne peut être reproduit à l’identique. C’est une réadaptation et des réajustements constants, une création à chaque fois.
Et toujours des liens forts qui se créent.